Ensemble!

Cela veut tout dire, si vous le souhaitez, n'hésitez pas à m'envoyer des articles et autres réflexions; je me ferai une joie de les publier! En effet c'est par le rassemblement et la mobilisation de chacun d'entre nous, que nous réussirons à relever les défis qui s'imposent.

samedi 26 décembre 2009

Dominique de Villepin est déjà en campagne

Le début de l’année 2010 commencera tambour battant pour Dominique de Villepin. Alors que le verdict de l’affaire Clearstream est attendu le 28 Janvier, l’ancien Premier Ministre structure son club politique et pense déjà à 2012….


Dominique de Villepin déjà en campagne


Ces derniers mois, Dominique de Villepin a sillonné la France en se déplaçant notamment en Bourgogne, en Aquitaine ou bien encore dans le Midi afin d’aller à la rencontre des Français. De ce vaste tour de France, il a tiré quelques précieux enseignements. Il est désormais conscient que l’hostilité à l’égard du gouvernement ne cesse de croître et que les régionales risquent de se transformer en véritable marasme pour l’UMP. Pendant ce temps là, sa côte de popularité ne cesse de croître. Le dernier sondage IFOP le crédite d’ailleurs de 8% d’opinions favorables dont 15% en Ile-de-France en cas de 1er tour des présidentielles.

Dès lors, Dominique de Villepin se prend à rêver et ne cache plus son envie de se présenter. Alors que ses soutiens sont de plus en plus nombreux, l’ancien hôte de Matignon n’entend pas fonder un groupe parlementaire. Pourtant son club politique rassemble aujourd’hui près de 7000 membres dont près de 30 députés, les derniers ralliements en date étant ceux de Jean Ueberschlag et de Marie-Anne Montchamp.

Comme l’a bien résumé Denis Bonzy, ce socle de 8% le dispense de l’appui d’un parti. L’ambition de Dominique de Villepin est de favoriser un mouvement populaire horizontal plutôt que la structure pyramidale des partis traditionnels. Ce « pôle gaulliste, républicain et social » qu’il appelle de ses vœux entend peu à peu prendre forme autour de son club politique. Au cours du mois de Janvier, des antennes départementales verront d’ailleurs le jour un peu partout en France.


La bataille du centre droit


Dominique de Villepin sait qu’il faudra jouer des coudes pour se tailler une place au sein de l’échiquier politique en 2012. A l’instar de Jacques Chirac en 1995, son salut passe par le centre droit. Alors qu’il y a un an cette probabilité semblait impossible, la donne est aujourd’hui tout autre. François Bayrou a commis une erreur stratégique monumentale en orientant le Modem à gauche. Il ainsi involontairement livré un boulevard à un Dominique de Villepin qui n’en demandait pas tant. C’est donc tout naturellement que les villepinistes n’ont pas répondu à l’appel au rassemblement de François Bayrou.

Mais Nicolas Sarkozy n’ignore pas la menace. Le chef de l’Etat sait désormais que le procès Clearstream est perdu, Dominique de Villepin en a remporté la victoire médiatique.Le verdict n’en changera pas l’issue. Si l’ancien Premier Ministre est condamné, il fera appel et cela ne fera que renforcer davantage son statut de martyr. S’il est blanchi, la défaite ne sera que plus cinglante.

L’arme qu’entend employer Nicolas Sarkozy pour faire face à Dominique de Villepin, c’est tout simplement le Nouveau Centre. Le chef de l’Etat souhaite en faire bien plus qu’un appendice de l’UMP, l’opération de récupération du sigle UDF va dans ce sens et lui donnerait une certaine légitimité historique.

Dernièrement Hervé Morin n’a ainsi pas hésité à déclarer qu’il n’excluait pas qu’un candidat du Nouveau Centre se présente en 2012. Ceci afin de fragmenter un peu plus l’électorat de Dominique de Villepin. Maintenant Hervé Morin paraitra t-il crédible en alternative à Nicolas Sarkozy ? Rien n’est moins sûr…


Billet publié sur Reversus

lundi 23 novembre 2009

VILLEPIN 2012, les débats

Peut on envisager la privatisation de l'éducation nationale et de l'enseignement supérieur?

L'Etat fait face aujourd'hui à une dette abyssale, or l'éducation nationale et l'enseignement supérieur sont une part importante du budget de la nation. Aussi privatiser le domaine de l'éducation permettrait à l'Etat de faire d'importantes économies. Cela mérite d'être envisager, mais surtout d'être murement réfléchi et ne doit pas conduire à une aggravation des inégalités, c'est pourquoi la loi devra encadrer au mieux cette privatisation. Je vous encourage donc à apporter votre avis, vos idées de réforme de l'éducation nationale et de l'enseignement supérieur mais aussi des idées, des suggestions, quant aux lois devant encadrer une telle privatisation le cas échéant, via l'espace discussion Facebook VILLEPIN 2012.

dimanche 15 novembre 2009

VILLEPIN 2012, les débats

Cette semaine place au débat, sans taboo, mais sérieusement, avec cette question :

Que pensez vous de la légalisation du cannabis?

Ci dessous, quelques indications que j'ai souhaité souligner.

Les enjeux sont importants; d'un point de vue internationnal, il est d'une part déjà légalisé dans plusieurs pays européens, une harmonisation serait judicieuse, lutter contre la circulation de cannabis dans ces conditions est perdu d'avance. D'autre part, c'est une culture très répendue dans les pays en développement, la légalisation permettrait l'institution d'un commerce plus équitable et la mise en place de procédures de contrôle (lutte contre les réseaux mafieux, et contrôle de qualité).
D'un point de vue national, fiscalement cela permettrait d'apporter une nouvelle ressource contribuant au remboursement de la dette, et en particulier celle de la SECU. Quand on sait ce que rapporte à l'Etat les taxes sur la tabac, cette nouvelle ressource ne serait pas négligeable. En outre les fumeurs de cannabis contribueraient ainsi davantage au système de santé. Par ailleurs, il faut bien se l'avouer, aujourd'hui l'absence de légalisation du cannabis, n'empêche personne d'en consommer, on s'interdit surtout de contrôler les réseaux d'approvisionnement et de distribution plus qu'autre chose. Enfin avec des débits de cannabis controlés par l'Etat, les débits de tabacs retrouveront une seconde jeunesse; cela participera ainsi à préserver des emplois, tout en luttant contre le travail au noir.

Pour y répondre rendez-vous dans l'espace discussion de notre groupe facebook, http://www.facebook.com/topic.php?uid=20618019983&topic=12100

ou bien encore sur villepincom.net dans le forum du groupe VILLEPIN 2012
http://www.villepincom.net/forum/topic/935#935

L'Angolagate et Villepin

Après Charles Pasqua, c'est au tour d'Arcadi Gaydamak de tenter d'impliquer Villepin dans l'affaire de l'Angolagate.

On peut légitimement s'interroger sur ces accusations. Surtout cela ne modifie en rien le sort de Charles Pasqua, puisqu’il n’est pas condamné pour trafic d’armes mais bien pour trafic d’influence.

samedi 14 novembre 2009

Le monde des livres

Dominique de Villepin était l'invité de l'émission du "Monde des livres" sur LCI à l'occasion de la sortie de son roman, "le dernier témoin". Refusant d'évoquer la politique, l'ancien hôte de Matignon revient sur les circonstances qui l'ont poussé à écrire ce roman. Il raconte notamment qu'il a été président de l'office national des forêts et qu'il a cotoyé durant cette période, des personnes qui lui ont donné cette passion pour les arbres...

Veuillez installer Flash Player pour lire la vidéo

Le destin de Villepin

Le Canard enchainé publie cette semaine un papier revenant sur les trois destins possibles de Dominique de Villepin. On se rend compte que la rancœur est toujours tenace à l'Elysée. Le moins que l'on puisse dire, c'est que la bataille qui s'annonce sera rude.

vendredi 6 novembre 2009

Parution du dernier témoin

La Terre a été balayée par une terrible catastrophe. Il n'en reste rien qu'une épaisse couche de boue, et quelques esclaves aux comportements mécaniques, des êtres qui n'ont plus grand-chose d'humain. "Un peuple de cendres." Seul subsiste un arbre qui a beaucoup voyagé au cours des siècles et en a vu de toutes les couleurs. Chêne ? Orme ? Tilleul ? On ne sait pas. Lui-même s'est senti, tour à tour, bouleau, banian et baobab, quand des émigrés dans le Nouveau Monde - Polonais, Vietnamiens, Angolais ou Palestiniens - ont reconnu chacun en lui un arbre de son enfance. Ce survivant se souvient et raconte. On cherche à le faire taire, mais en vain. Réussira-t-il à rendre son humanité au peuple de cendres ?

jeudi 29 octobre 2009

Villepin, bulletin d'information

- Rassemblement de soutien à la maison de l’Amérique Latine--

Quatre jours après la fin du procès Clearstream et devant plus d’un millier de fidèles, Dominique de Villepin a fait son grand retour sur la scène politique nationale. Dans un discours offensif aux accents forcément gaulliens, l’ancien Premier Ministre s’est présenté comme une alternative républicaine au sarkozysme….

Le compte rendu de la soirée :

http://reversus.fr/2009/10/28/villepin-lalternative-republicaine/

A lire aussi, l’analyse de Laurent Pinsolle, qui y voit un grand pas vers 2012 :

http://gaulliste-villepiniste.hautetfort.com/archive/2009/10/28/le-grand-pas-de-dominique-de-villepin-vers-2012.html

Les photos :

http://2villepin.free.fr/index.php/2009/10/28/1295-dominique-de-villepin-ovationne-par-un-millier-de-militants-a-la-maison-de-l-amerique-latine

-- Fin du procès Clearstream--

Au terme de ces six semaines de procès, le réquisitoire terrible de Jean-Claude Marin est tombé. Devant le poids des peines réclamées, la volonté d’une exécution politique en règle. Mais la défense de Dominique de Villepin a prouvé que l’espoir de justice pouvait encore être entretenu…

Le bilan du procès Clearstream :

http://reversus.fr/2009/10/21/proces-clearstream-un-espoir-de-justice/

A lire aussi, l’analyse de Laurent Pinsolle, qui y voit le caprice d’un
Président qui a perdu son pari…

http://gaulliste-villepiniste.hautetfort.com/archive/2009/10/22/clearstream-le-caprice-du-president.html

-- Les autres interventions médiatiques de Dominique de Villepin--

Vidéo de Dominique Villepin, invité de France Inter le 28 octobre :

http://www.dailymotion.com/video/xaycbb_invite8h20villepin_news

Vidéo de Dominique de Villepin, invité de LCI, le 29 octobre :

http://www.wat.tv/video/lci-dominique-villepin-est-1w0q7_1euh6_.html

--L’activité du Club Villepin--

Vous êtes de plus en plus nombreux à adhérer. Pas moins de 500 depuis mardi…

Lancé il y a à peine deux mois, le club compte déjà plus de 4000 membres. S’appuyant sur son site et sur réseau social (Villepincom) qui enregistrerait près de 10 000 connexions par jour, la stratégie web de Dominique de Villepin semble aboutie. Même esseulé au sein de l’UMP, le net s’impose comme un formidable contre pouvoir face aux apparatchiks.

L’adresse du Cub Villepin : http://www.clubvillepin.fr/

Le réseau social Villepincom : http://www.villepincom.net/

Villepin, l’alternative républicaine

Quatre jours après la fin du procès Clearstream et devant plus d’un millier de fidèles, Dominique de Villepin a fait son grand retour sur la scène politique nationale. Dans un discours offensif aux accents forcément gaulliens, l’ancien Premier Ministre s’est présenté comme une alternative républicaine au sarkozysme….

Villepin Amérique Latine


Le grand rassemblement

La maison de l’Amérique latine n’était manifestement pas assez grande pour contenir la ferveur des partisans de Dominique de Villepin. Plusieurs centaines d’entre eux ont d’ailleurs été contraints de rester à la porte. Dans une salle bondée et dans une atmosphère de grand soir, tous les villepinistes étaient rassemblés. Et lorsque Nicolas Dupont-Aignant fait une entrée remarquée dans la salle, on se dit que la famille gaulliste est réunie au grand complet.

La présidente du Club Villepin, l’ancienne Ministre Brigitte Girardin, a d’abord fait les comptes. Lancé il y a à peine deux mois, le club compte déjà plus de 4000 membres. S’appuyant sur son site et sur réseau social (Villepincom) qui enregistrerait près de 10 000 connexions par jour, la stratégie web de Dominique de Villepin semble aboutie. Même esseulé au sein de l’UMP, le net s’impose comme un formidable contre pouvoir face aux apparatchiks. Par le passé, la tactique a déjà fonctionné. N’est-ce pas grâce à Désirs d’avenir que Ségolène Royal s’était imposé à la tête du PS ?

Un acte fondateur

Du haut de l’estrade, la mine grave et le regard tourné vers ses compagnons, Dominique de Villepin prend le temps de s’appesantir sur le présent. Cette grande messe autour de sa personne, il la vit comme un « acte fondateur ». Le début d’une autre politique, plus proche des préoccupations des Français, une politique épurée de ses défauts, « l’esprit de système et l’esprit partisan » qui empêche le consensus.

Dans la lignée de son dernier livre, l’ancien hôte de Matignon rappelle la période historique que nous traversons, celle des crises à laquelle succèdent d’autres crises…

Sensible aux changements profonds qui sont en train d’être opérés, au basculement géopolitique dans lequel le pays est emporté, Dominique de Villepin affirme que la France doit relever de nouveaux défis. Elle doit combattre le « cercle vicieux du chômage et de la dette ». L’ancien Premier Ministre prend également le temps d’évoquer l’Europe avec force et montre qu’il croit encore à une Europe politique « capable de défendre ses intérêts ». Ceci nécessitant forcément l’instauration d’une « Europe-confiance plus solide, plus efficace et plus démocratique ».

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Un discours programme

Dominique de Villepin, candidat en 2012 ? Ce n’était qu’un secret de polichinelle, et avec son discours d’hier soir, l’ancien premier Ministre n’a fait que lever les derniers doutes.

Face à la « concentration du pouvoir », à « l’esprit de cour » et au « jeu stérile des polémiques » qui fragilisent notre pays, Dominique de Villepin se pose comme un gardien des valeurs « républicaines ». Galvanisé par les acclamations de ses partisans, le discours de Dominique de Villepin prend des accents gaulliens. Il rappelle que la France a un destin, qu’elle a un devoir vis-à-vis de son histoire et du monde et qu’elle ne peut se résoudre au pessimisme et à la fatalité…

Dans une référence à peine voilée aux grandes campagnes de Jacques Chirac, Dominique de Villepin se prend à rêver à haute voix à l’exploit d’Egletons en 1976 et espère déjà vivre de futures campagnes électorales aux accents de celles de 1995. Après son discours, l’ancien hôte de Matignon s’autorise un bain de foule de près de deux heures. De salon en salon, d’antichambre en antichambre, il se prête au jeu des photos et des dédicaces.

Plus proche que jamais de ses fidèles et plus convaincu que jamais de son destin, Dominique de Villepin frappe les esprits et cristallise une nouvelle espérance républicaine…

Fracture à droite

A l’heure de tracer le bilan de mi-mandat de Nicolas Sarkozy, le verdict des Français semble froid et implacable. Les affaires Mitterrand et Sarkozy ont fini de ternir cette présidence des « espérances déçues ». Le « règne de la parole » ne suffit plus à masquer les échecs de sa politique….

La droite traditionnelle semble en avoir fait son deuil et se met aujourd’hui à espérer à une autre alternative…

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La gauche Carla

Depuis quelques mois, Nicolas Sarkozy joue un numéro d’équilibriste dont il paie aujourd’hui les pots cassés. Après avoir fait taire toutes les voix dissonantes à droite et bâti une alliance assez large en vue des régionales, il s’est attaqué à l’électorat de gauche. De l’interview à Libération à celle du Nouvel Obs, le chef de l’Etat a vainement tenté de nous faire croire qu’il avait changé.

Sur les précieux conseils de Carla, il aurait accompli sa mue intellectuelle et culturelle. Fini les comédies de la bande du Splendid, l’homme se met à Capra et à Visconti. Il se serait même mis à lire des livres : « pendant longtemps, il les a fait voyager [...]. Maintenant, il les ouvre » confiait un ministre à l’Express. L’hebdo chargé de l’opération de comm’ n’hésitait pas à parler d’une véritable « révolution culturelle ».

Mais sous le strass et les paillettes de la gauche caviard, Carla Bruni a tracé son sillon et gagné en influence. Elle a fait profiter à son « chouchou » de mari de son réseau et de ses relations. Avec elle et Hadopi, il est devenu le grand défenseur des artistes. L’affaire Polanski en fut un autre révélateur.

Mais par opposition à cette gauche bon teint, il existe aussi une droite traditionnelle en perte de repères. Elle avait élu Sarkozy sur les valeurs du travail et du mérite, elle avait porté au pouvoir le pourfendeur de 68 et de l’assistanat. Elle est aujourd’hui profondément désemparée, à l’image de beaucoup d’adhérents à l’UMP qui sont de plus en plus nombreux à rendre leurs cartes…

La droite traditionnelle n’y croit plus

En à peine six mois, la cote de confiance du chef de l’Etat a fondu comme neige au soleil. Selon un récent sondage réalisé par LH2 et Nouvelobs.com, il aurait perdu pas moins de 7 points, passant de 52 à 45%. Même constat pour François Fillon passant de 48 à 41 points. Pire, à mi-mandat et au moment de dresser le bilan de la présidence de Nicolas Sarkozy, 58% des Français le jugent négatif.

Par rapport à 2007, environ 20% de son électorat a déjà annoncé qu’il ne revoterait pas pour lui en 2012. Tandis que 35% assurent qu’ils voteront « probablement » pour lui, à défaut d’une autre alternative à droite.

Face à ce véritable décrochage électoral, Nicolas Sarkozy a choisi, en fin stratège, de revenir chasser sur ses terres. L’interview au Figaro en fut le signal, où il traçait les premières esquisses : durcissement pénal contre les récidivistes, lutte contre l’insécurité et l’immigration clandestine. En bons exécutants de la parole présidentielle, les ministres ont suivi le mouvement. Le premier d’entre eux est en tournée pour rassurer et tenter de défendre les réformes. Brice Hortefeux a quant à lui présenté un nouveau plan de prévention contre la délinquance, tandis que Michelle Alliot-Marie a mis les pieds dans le plat en relançant le débat sur la castration chimique.

Quant à Eric Besson, Nicolas Sarkozy lui a délégué une mission de confiance à cinq mois des régionales : lancer un grand débat sur l’identité nationale. L’intention est bien entendu électoraliste, il s’agit une nouvelle fois de flatter l’électorat frontiste. Nicolas Sarkozy sait pertinemment que la lutte contre l’insécurité n’a plus aussi bonne côte qu’avant, que les Français s’en sont lassés. La dernière enquête TNS Sofres la classe qu’en 11eme position de leurs préoccupations.

En renouant avec ses thèmes de campagne, Nicolas Sarkozy espère empêcher une fracture qui semble pourtant irréversible. En effet, une bonne partie de la droite semble épuisée par ses contradictions et ses promesses non tenues. Aujourd’hui, même les chiraquiens les plus réservés haussent le ton. Après Alain Juppé, c’est François Baroin qui déclare que « Sarkozy se fout du monde avec la taxe professionnelle ».

Quant aux gaullistes, la nature de leurs relations avec Nicolas Sarkozy semble à jamais contrariée. Nicolas Dupont-Aignant tire à vue, tandis que Dominique de Villepin a remporté la bataille médiatique de l’affaire Clearstream. En attendant le jugement début 2010, la mission de son club de réflexion est claire : « réunir les sympathisants UMP qui n’en peuvent plus, socialistes en déshérence et partisans du MoDem qui n’y croient plus… » comme l’annonce la présidente du club Villepin, l’ancienne ministre Brigitte Girardin. Nicolas Sarkozy est prévenu.

vendredi 23 octobre 2009

Rencontre avec Dominique de Villepin le 27 octobre

Pour s'inscrire, il faut être membre du Club Villepin http://www.clubvillepin.fr ou avoir rejoint le réseau social http://www.villepincom.net
Inscription par mail : clubvillepincom@gmail.com jusqu'au 15 octobre.

Après le procès Clearstream, de quoi aborder sereinement les enjeux de 2012.

Procès Clearstream, un espoir de Justice

Au terme de ces six semaines de procès, le réquisitoire terrible de Jean-Claude Marin est tombé. Devant le poids des peines réclamées, la volonté d’une exécution politique en règle. Mais aujourd’hui, la défense de Dominique de Villepin a prouvé que l’espoir de justice pouvait encore être entretenu…

clearstream


Le réquisitoire de la honte…

Jean-Claude Marin est un procureur atypique, un acrobate judicaire de talent, que l’on dépeint souvent comme carriériste.

Pour devenir Procureur de la République, il est passé par toutes les couleurs politiques : balladurien, puis chiraquien et aujourd’hui sarkozyste. L’opportunisme est chez lui une seconde nature.

En juin 2008, Jean-Claude Marin lui-même affirmait que les « charges n’apparaissaient pas suffisantes » pour justifier le renvoi de Dominique de Villepin devant le tribunal correctionnel. Soucieux de conserver son poste, il a très vite tourné casaque et affirma donc le contraire en décembre.

Sur Europe 1 d’abord et au tribunal ensuite, le procureur Marin s’est évertué, en compagnie de Maître Thierry Herzog (avocat de Nicolas Sarkozy), à démontrer la culpabilité de Dominique de Villepin. Arnaud Montebourg en parle d’ailleurs comme d’un « préfet judiciaire aux ordres du gouvernement ». On apprenait d’ailleurs aujourd’hui qu’en guise de récompense pour ses « loyaux services » il obtiendrait le fauteuil de procureur général de la cour d’appel de Paris.

Faute de preuves suffisantes, l’ancien hôte de Matignon est aujourd’hui condamné pour son « silence »: il aurait dû savoir que les listings étaient faux, il aurait dû agir et stopper la machination.

Que Jean-Louis Gergorin et Imad Lahoud soient condamnés, c’est somme toute assez logique tant les preuves sont tangibles. On ne peut pas en dire autant pour Dominique de Villepin.

Jamais le conditionnel n’aura autant servi dans un réquisitoire. Jamais nous n’avions vu un procureur réclamer une peine aussi sévère pour une affaire de complicité de dénonciation calomnieuse : 18 mois de prison avec sursis, assortis d’une amende de 45.000 euros.

L’avocat de Dominique de Villepin, Me Metzner, soulignait à juste titre cette première juridique, la complicité par abstention : « On vient de créer le délit de ne rien faire », dit-il. Villepin n’est en réalité qu’un « coupable émissaire » pour reprendre la bonne formule d’Edwy Plenel.

Qu’en est-il de Michelle Alliot Marie dont le Général Rondot, son subordonné, affirme qu’elle était au courant ? Et que dire de Dominique Perben, alors Gardes des Sceaux ? Si Dominique de Villepin est coupable, ils le sont tout autant…

L’embastillement de Villepin, un ordre de mission

Jean-François Kahn affirmait dans Marianne que « l’élimination définitive de Villepin était ce qui était attendu au procès Clearstream […] Et voilà que la bête promise à l’hallali se cabre. Que ça ne tourne pas tout à fait comme prévu ».

Au cours de ces six semaines de procès, Dominique de Villepin a prouvé qu’il était bien le meilleur opposant à Nicolas Sarkozy. Auréolé de son succès dans les sondages, jouant de son coté bravache devant les caméras, il semble représenter pour un grand nombre de Français,la seule alternative au déclin républicain. « Il m’a offert une légitimité bien plus grande encore que celle des urnes. Je suis celui qui lui résiste. Le seul, le dernier. Sarkozy m’a ressuscité », confie-t-il au Nouvel Obs.

Nicolas Sarkozy, plutôt distant au départ, sait désormais qu’il ne peut plus laisser Dominique de Villepin s’en sortir indemne. Lui qui a tout fait pour réduire au silence toutes les voix dissidentes de la droite française voit ressurgir le spectre de son pire ennemi. Après l’avoir condamné par avance devant la France entière, le chef de l’Etat n’hésite plus à faire peser tout le poids de l’exécutif sur la Justice. L’embastillement de l’ancien hôte de Matignon s’est transformé en ordre de mission.

Ainsi, même si le Procureur n’a pas requis de peine d’inéligibilité, ce procès risque malgré tout d’obscurcir l’avenir politique de Dominique de Villepin. Si l’ancien Premier ministre est effectivement condamné et fait appel, l’affaire risque en effet de se prolonger durant de nombreuses années…

La défense fait voler en éclats l’instruction judicaire

Aujourd’hui, les avocats de Dominique de Villepin, Me Metzner et Me Leclerc, ont démonté point par point l’instruction judiciaire. Ces deux tauliers du barreau sont même allés jusqu’à montrer que juridiquement, rien ne prouve encore aujourd’hui que les listings soient faux (absence de signature et de dates). Au fil des plaidoiries, la « complicité par abstention » vole en éclats…

Olivier Metzner a une nouvelle fois été brillant, prouvant s’il y en avait encore besoin que ce procès est bel et bien un procès politique. Et d’ajouter que lorsque « la politique rentre dans le prétoire, la Justice en sort..

Il a également dénoncé l’utilisation politique que Nicolas Sarkozy a faite de ce procès. Ironisant, il va même jusqu’à dire, « on fait comme si il y avait dans Sarkozy l’empreinte génétique de Dominique de Villepin », et d’ajouter que cette « affaire est montée à l’envers. On part du mobile pour arriver aux faits. »

Henri Leclerc, ancien président de la ligue des Droits de l’Homme, a conclu la plaidoirie de la défense en s’adressant au juge avec solennité : « Vous avez entre vos mains l’honneur de la justice, défendez-le en acquittant Dominique de Villepin ».

Devant cette démonstration de la défense, le réquisitoire vaporeux de Jean-Claude Marin semble ridicule. Si la Justice a encore un sens dans ce pays, le juge prononcera l’acquittement de Dominique de Villepin.

De toute manière, tous les juristes sont formels que ce soit devant la Cour de Cassation ou devant la Cour européenne des Droits de l’Homme : Dominique de Villepin finira blanchi. Si, devant cette éventuelle relaxe, le Parquet venait à faire appel, il ne ferait que conforter un peu plus l’idée d’une persécution organisée…

Article publié sur Reversus

jeudi 8 octobre 2009

Entretien avec François Goulard

Alors que l’UMP marche plus que jamais en rang serré, François Goulard fait partie de ces députés de la majorité qui osent encore faire entendre leurs voix. Cet ancien Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche revient sur une personnalisation du régime qui nuit selon lui au jeu démocratique…

François Goulard

1) Pouvez-vous nous résumer votre parcours politique ? Comment est née votre vocation d’homme politique ?

Ma vocation est très ancienne. J’étais enfant à l’époque de Mai 68 et je me suis passionné pour la politique à partir de cette période. C’est cette envie qui m’a poussé à faire Sciences-Po puis l’ENA.

Ma carrière politique commence réellement en 1997, lorsque je suis élu député après une phase d’éloignement de la politique. Auparavant je m’étais présenté aux municipales de 1983 et j’avais occupé diverses fonctions dans des cabinets ministériels entre 1986 et 1988. Entre 1989 et 1997, j’ai arrêté la politique pour entrer dans une filiale du groupe Suez. C’est plutôt par hasard que j’ai retrouvé le sentier de la politique. C’est en 1997 que je décide de me consacrer entièrement à la politique en étant élu député du Morbihan sous l’étiquette Démocratie libérale…

2) Quel a été votre mentor à vos débuts en politique ?

J’ai n’ai pas eu vraiment de mentor, j’avais par contre une grande admiration pour le général de Gaulle. Je me définis d’ailleurs avant tout comme un gaulliste libéral. Lorsque j’ai commencé en politique, je me rappelle que j’avais beaucoup de considération pour Raymond Barre, mais à l’époque je ne faisais pas parti des chiraquiens d’origine. Ce qui ne m’a pas empêché de m’entendre très bien avec lui par la suite…

3) Votre carrière s’accélère lorsque Démocratie Libérale rentre dans le giron de l’UMP à partir de 2002 ?

Non, je ne crois pas, mon parcours politique est vraiment lancé à partir de mon élection au poste de député en 1997. Concernant l’UMP, je n’étais d’ailleurs pas au départ un des plus ardents partisans de sa création. L’UMP est une machine électorale relativement bien organisée, elle a simplifié la vie politique à droite. Au temps d’Alain Juppé, j’étais d’ailleurs membre de la commission exécutive du parti, j’étais secrétaire général adjoint et à l’époque, nous avions une vraie vie au sein du parti.

C’est-à-dire qu’il y avait des débats, des affrontements. Alain Juppé était soucieux de respecter les divergences d’opinion et les règles du parti. Tous les quinze jours, le bureau politique se réunissait pour débattre des grands sujets de société. Tout ceci s’est arrêté depuis. Aujourd’hui l’UMP est une machine réductrice.

4) En 2004, avec l’arrivée de Nicolas Sarkozy à la tête de l’UMP…

Là, le mode de fonctionnement à complètement changé, l’objectif était désormais de servir exclusivement les intérêts d’un homme. Je ne dis pas que ce n’est pas un choix logique et stratégiquement judicieux, je note juste ce changement d’orientation.

5) Aujourd’hui, est-ce que l’UMP a un fonctionnement véritablement démocratique ?

Absolument pas. Il n’y a pas de fonctionnement démocratique. Je dirais que ce n’est pas tellement une question de démocratie, parce qu’il y a toujours des élections. Mais ce que je souhaite dire c’est qu’il n’y a pas de président élu au sein de l’UMP. Le Parti est désormais dirigé depuis l’Elysée.

C’est un vrai changement par rapport à la conception traditionnelle de la présidence de la République, qui a toujours été conçue comme un magistère au dessus des partis. Aujourd’hui le chef de l’Etat reste en quelque sorte chef de son parti. Du coup, l’UMP est devenu un instrument politique et n’est plus ce lieu de débat où des sensibilités différentes pouvaient s’exprimer.

6) Revenons sur votre période ministérielle. Comment devenez-vous secrétaire d’Etat, aux transports et à la mer en 2004 ? On rappelle que vous étiez alors maire de Vannes et député du Morbihan.

Lors de la constitution du gouvernement en avril 2004, Jean-Pierre Raffarin, que je connaissais très bien puisque nous étions ensemble à Démocratie Libérale, m’appelle pour me proposer ce poste. J’étais un député assez actif, à la fois dans l’opposition et après dans la majorité, et je fais donc mon entrée au gouvernement dans un poste intéressant couvrant un vaste domaine technique. Vous vous doutez qu’en ma qualité de breton et de marin, la mer m’a toujours attiré. Mais ça n’a duré qu’un an, ce qui est très court pour un poste ministériel.

7) Pour quelles raisons ?

En 2005, Dominique de Villepin devient Premier Ministre et me propose le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. J’avais plus d’autonomie et cela m’a véritablement passionné. C’est à ce moment que nous avons mis en place l’agence nationale de la recherche et favorisé le rapprochement des différentes institutions de recherche. Nous avons également réalisé un gros travail de fond au niveau de l’orientation. Ce n’était pas là des réformes spectaculaires, il n’y avait aucune volonté de faire de l’affichage politique. J’avais pour mission de ne pas toucher aux grands textes, puisque nous nous trouvions en fin de période et que nous visions avant tout le calme dans un secteur qui a toujours été assez réactif

8 ) A l’instar de Jacques Le Guen, faisiez-vous partie de cette « task force » dirigée autour de Dominique de Villepin ?

Oui je faisais partie de ces ministres et de ces parlementaires proches de Dominique de Villepin, donc je le voyais très fréquemment. En fin de semaine, nous avions une réunion pour évoquer différents sujets politique et bien sûr tous les sujets sur l’emploi – quand on est chargé de la formation des étudiants, ça parait tout naturel.

9) Quelle est votre ambition aujourd’hui en tant que parlementaire au sein de la majorité, catalogué comme villepiniste ?

Aujourd’hui, en tant que député, je reconnais avoir encore l’ambition de faire évoluer l’action publique, mais cette volonté d’action est quelque peu frustrée. C’est vrai qu’il est plus agréable de pouvoir avoir une intervention directe sur le cours des choses.

10) Vous trouvez que le parlement a un rôle moins important que par le passé ?

En France, il faut savoir que le Parlement n’a jamais eu un rôle très important. On se souvient de la IIIème et de la IVème République, où les majorités successives au Parlement faisaient et défaisaient les gouvernements, mais ce n’est pas pour autant que le Parlement avait un rôle décisif en tant que tel.

Sous la Vème République, on est allé assez loin dans la réduction des libertés du Parlement avec ce que l’on a appelé le parlementarisme rationnalisé. D’ailleurs, contrairement à ce que l’on croit la tradition française n’est pas d’avoir un parlement fort. Certes, elle a longtemps eu un exécutif faible, mais depuis la Vème république, la donne est inversée. L’exécutif est fort, mais le Parlement a toujours une importance relativement faible surtout aujourd’hui. La révision constitutionnelle n’a strictement rien changé. Le Parlement ne joue pas son rôle de contre pouvoir et de vrai pouvoir législatif en France. A titre personnel, je le regrette.

11) Pourtant, vous avez fait partie des députés qui se sont opposés au projet de loi HADOPI : le Parlement a su se faire entendre à ce moment là. Votre avis sur le sujet a-t-il évolué avec la nomination du nouveau Ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand ?

La voix a changé, le ton a changé mais c’est tout. Aujourd’hui, il ne peut plus y avoir de Parlement fort lorsque tous les pouvoirs sont concentrés à l’Elysée. Pour être fort, le Parlement doit exercer la plénitude de ses attributions, puisque le gouvernement est responsable devant le parlement.

Aujourd’hui les décisions sont prises par des conseillers de l’Elysée, les ministres n’ont qu’un rôle de subalterne pour beaucoup d’entre eux et font au mieux de la figuration – qu’on hésite d’ailleurs parfois à qualifier d’intelligente…

12) Nicolas Sarkozy arbitre bien souvent entre ses super conseillers (Soubie, Levitte, Ouart..) et ses ministres. Un membre du gouvernement n’a-t-il pas dit à un ancien ministre villepiniste, « tu ne reconnaîtrais plus le job »?

Oui, la même chose m’a été dite par des membres du gouvernement actuel et par des gens que je connais très bien puisque j’ai siégé avec eux au gouvernement.

13) Même entre membres du même gouvernement, on a l’impression que les relations sont assez tendues.

C’est n’est pas nouveau, il y a toujours eu des conflits au sein des gouvernements, tout simplement parce que l’on est soumis à des tensions fortes qui exacerbent les oppositions. Mais aujourd’hui, ce qui est surtout marquant, c’est que les ministres sont en attente de décisions qui viennent de l’Elysée, mais pas forcément du Président et encore moins de Matignon.

Des ministres m’ont racontés qu’ils étaient quelque fois convoqués à des réunions à l’Elysée auxquelles le Premier Ministre ne participait pas. Le Premier Ministre est complètement court-circuité, ce qui est inconcevable quand on lit notre Constitution.

14) Le discours au Congrès, c’est l’affirmation d’un régime présidentialiste. Est ce que vous pensez que le système mis en place par Nicolas Sarkozy, va perdurer ?

Je pense que cela dépendra évidemment beaucoup de la personnalité qui lui succèdera. Il lui faudra beaucoup de détermination s’il a l’intention de revenir à une pratique plus conforme au texte de la Constitution, parce que la personnalisation du pouvoir mise en place par le Chef de l’Etat est une réelle facilité pour l’opinion et les médias. Il faut bien comprendre que l’opinion perçoit l’action gouvernementale à travers les médias et par rien d’autre.

Personne ne lit un texte de loi ou pratiquement personne, personne ne s’informe sur les documents financiers concernant les dépenses publiques de notre pays. Et les médias, qui sont avant tout télévisuels, ont une tendance à la simplification, car un sujet télévisé doit être extrêmement bref, les histoires doivent pouvoir être racontées en quelques mots. Les journalistes ont une tendance naturelle à la simplification : « le président a dit que », « il veut que »…

C’est évidemment plus simple que de décrypter des arbitrages entre membres du gouvernement et du parlement, et c’est beaucoup moins compréhensible dans une démocratie médiatique. Le système actuel est une tentation à laquelle nous aurions du résister, mais il n’empêche que revenir en arrière, sera très difficile, j’en suis persuadé.

15) Que pensez-vous de la stratégie d’ouverture déployée par Nicolas Sarkozy ? Pourra t-on un jour renouer avec l’ouverture pratiquée par le Général de Gaulle ou bien même Valéry Giscard d’Estaing ?

J’y crois modérément, ce n’est pas impossible. Je pense que pour le bon fonctionnement de notre démocratie, il faut une gauche et une droite. De plus, dans un gouvernement, le principe de solidarité peut poser de vrais problèmes. L’ouverture actuelle ressemble plus à du débauchage. Si l’on prend les cas de Besson ou de Bockel, bien qu’anciens socialistes, ils n’ont influé en rien sur la politique gouvernementale. Ce ne sont que des faire-valoir.

16) En ce qui concerne les régionales, comment interprétez-vous les difficultés que rencontre Jacques Le Guen avec les primaires de l’UMP ?

Jacques Le Guen a été désigné par une majorité de militants UMP, et puis une candidate apparait et remet en cause ce scrutin. Nous savons pertinemment qu’elle est envoyée par l’Elysée afin de ne pas laisser un villepiniste conduire la bataille des régionales en Bretagne. C’est également comme une marque de méfiance à l’égard de la classe politique bretonne

17) On se rappelle toujours de cette phrase dans le livre, L’Aube, la nuit et le jour, de Yasmina Reza, dans laquelle Nicolas Sarkozy lâche : « Je me fous des bretons ». Vous pensez qu’il a des difficultés à comprendre cette région ?

Oui, car dans une région comme la Bretagne, on accepte difficilement sa pratique du pouvoir. Nicolas Sarkozy parle aux électeurs en fonction de leur qualité, un jour de consommateur, un autre de gens soucieux de leur sécurité, à la manière dont le JT leur parle, et il n’a jamais tenu compte de la dimension territoriale. Ensuite, la Bretagne est une terre d’accueil, et les thèmes d’immigration ou de sécurité y passent donc plus difficilement.

18) Que pensez-vous de la crise que rencontre le monde de l’agriculture et de la pêche?

Concernant la pêche, il y en a plusieurs types, mais il est certain que la pêche hauturière pour une région comme la Bretagne, ou pour la France en général, n’a pas devant elle un avenir très réjouissant. Ce type de pêche, où les navires parcourent de longues distances, aura du mal à subsister dans des ports français, pour des raisons liées au coût du carburant. Il faut donc ménager les transitions et permettre les reconversions. L’Europe a été plutôt mauvaise dans ce domaine là, avec des normes et des règles qui n’étaient pas très judicieuses et qui n’ont rien arrangé à l’évolution de ce secteur.

19) Concernant l’agriculture, c’est actuellement la crise du lait, un label va être apposé, est-ce une bonne solution ? Comment sortir de cette crise laitière ?

Autant on attache de l’importance à l’origine de la viande, autant pour le lait cela paraît moins évident. Aujourd’hui, nous avons une baisse des cours mondiaux et des capacités de production aux coûts élevés, il faut donc envisager une réduction de la production française, faute de quoi nous ne trouverons jamais un équilibre satisfaisant.

On peut sans doute le déplorer mais aujourd’hui il y a une évolution lourde en Europe qui est due à l’amenuisement progressif de la Politique Agricole Commune (PAC), et nos partenaires européens n’admettront pas éternellement qu’on y consacre une part aussi significative du budget. Il faut donc s’y préparer en mettant fin d’abord aux inégalités flagrantes dans la répartition des aides européennes. Je suis par exemple très choqué qu’on consacre l’essentiel des aides aux céréales, ça n’a pas de sens, on aurait du anticiper plus rapidement les évolutions de ce secteur.

L’agriculture est une activité économique, ce sont des métiers, ils doivent trouver leur justification économique dans le monde actuel. Cependant cela ne marchera pas sur n’importe quelle production et dans n’importe quelles conditions. Prenons l’exemple du lait, son prix va immanquablement se caler sur le prix mondial; on peut donc produire peut être encore à ces conditions en partie en France, mais on peut aussi développer d’autres productions, parce que les fromages non industriels sont très consommés et sont fabriqués à partir de lait produit localement.

Nous avons encore beaucoup d’évolutions à conduire, et il ne faut surtout pas perdre de vue que l’on s’éloigne du modèle économique traditionnel où les produits de vente de la production agricole devaient toujours permettre d’assurer les ressources des agriculteurs. L’Etat doit être présent pour aménager ces transitions, ces reconversions.

20) Que pensez-vous de la position de Bruno Le Maire sur les subventions?

Il a eu raison, il a tenu un langage de vérité. Certes, il y a une marge de discussion avec la Commission, mais rejeter d’emblée le principe des sanctions c’est idiot, parce qu’en tout état de cause elles seront appliquées. Son raisonnement est donc plutôt logique.

21) Enfin, quel est votre sentiment sur le procès Clearstream ? Pensez-vous qu’il y a un risque d’instrumentalisation de la Justice ?

Il y a une volonté manifeste d’utilisation politique de ce procès. C’est quand même assez inouï que le Procureur de Paris s’inviter sur une radio pour donner son sentiment. Nous avons vu également des éléments d’instructions divulgués dans la presse quelques semaines avant le début du procès. Il y avait de toute évidence une volonté d’influencer les esprits bien avant le début du procès. Il y a des manœuvres délibérées pour créer un climat défavorable à Dominique de Villepin.

22) Jean-Pierre Grand parlait d’un « Soljenitsyne de notre époque ». Pensez-vous qu’il est déjà condamné par avance ?

Non, absolument pas, et d’ailleurs s’il l’était, tous ces efforts pour le discréditer seraient superflus. Et au contraire, ces éléments fragilisent le procès. Je suis convaincu que Dominique de Villepin sera innocenté.

mardi 22 septembre 2009

Lettre d'information du 22 septembre 2009

Chers amis,

Hier le procès Clearstream a débuté, et d'autant mieux que la veille Dominique de Villepin reçevait le soutien de Arnaud Montebourg.
http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5hLEwZ3oHRkt9fBkAx3sHujzdHiqA

Aussi quelques minutes avant le procès, Dominique de Villepin nous adressait un message de remerciement.



Enfin retrouvez la déclaration de Dominique de Villepin lors de son arrivée au Tribunal de Grande Instance de Paris. « Je suis ici par la volonté d’un homme, je suis ici par l’acharnement d’un homme, Nicolas Sarkozy qui est aussi président de la République française. J’en sortirai libre et blanchi au nom du peuple français ».



Enfin n'oubliez pas de rejoindre vos groupes respectifs, et si d'aventure il n'était pas encore créé, on compte sur vous pour en prendre l'initiative; souvenez vous, votre engagement est notre force ;)


VILLEPIN 2012 - Les étudiants et le monde de l'éducation
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VILLEPIN 2012 - Les professionnels et le monde des entreprises
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Comité de soutien VILLEPIN 2012 - ALSACE
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Comité de soutien VILLEPIN 2012 - NORD-PAS DE CALAIS
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Comité de soutien VILLEPIN 2012 - PAYS DE LA LOIRE
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Comité de soutien VILLEPIN 2012 - PICARDIE
http://www.facebook.com/group.php?gid=133827395860

Comité de soutien VILLEPIN 2012 - POITOU CHARENTES
http://www.facebook.com/group.php?gid=109704614518

Comité de soutien VILLEPIN 2012 - RHONE ALPES
http://www.facebook.com/group.php?gid=102110127385

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VILLEPIN 2012 - Comité de soutien internationnal
http://www.facebook.com/group.php?gid=31631869108

Comité de soutien VILLEPIN 2012 - CANADA
http://www.facebook.com/group.php?gid=110947496482

Comité de soutien VILLEPIN 2012 - MAROC
http://www.facebook.com/group.php?gid=131039959038&ref=mf

Comité de soutien VILLEPIN 2012 - LUXEMBOURG
http://www.facebook.com/group.php?gid=244491710537

Enfin, nous vous encourageons une nouvelle fois à rejoindre le Club Villepin, et le site communautaire villepincom.net, c’est la meilleure manière de soutenir l’action politique de Dominique de Villepin. www.clubvillepin.fr

Bien à vous,

Amitiés,

Guillaume

mardi 15 septembre 2009

Modification de l'agenda médiatique

Quelques modifications sont intervenues dans l'agenda médias de Dominique de Villepin, visible ci-dessous :

Mercredi 16 septembre :
RADIO CLASSIQUE– Guillaume DURAND
9h15-9h45

Jeudi 17 septembre :
LCI - Christophe BARBIER
8h12-8h22
CANAL+ LE GRAND JOURNAL – Michel DENISOT
19h06-19h50

Vendredi 18 septembre :
RMC-BFM TELE – Jean-Jacques BOURDIN
8h30-9h00

Ouverture du site clubvillepin.fr

Cher(e)s sympathisant(e)s et ami(e)s,

Avec le lancement du site officiel du Club, nous vous annonçons la naissance du site communautaire « Villepincom », qui est un réseau social autour de Dominique de Villepin entièrement ouvert à tous. Pour faire vivre cette communauté, qui est une grande nouveauté politique sur Internet, nous avons besoin de la participation du plus grand nombre d’entre vous très rapidement. Nous vous invitons donc à rejoindre ce réseau social autour de Dominique de Villepin dès aujourd'hui. Vous pourrez vous inscrire très simplement en quelques clics sur le site www.villepincom.fr. Un lien sur le site du Club (www.clubvillepin.fr) vous permettra également de rentrer dans cette communauté.

L’univers du réseau constitue une nouvelle forme dynamique du lien social que nous allons, ensemble, pouvoir exploiter pleinement. A la fois lieu d’information, de propositions et de rendez-vous, le site vous informera quotidiennement sur les actualités du club et celles de Dominique de Villepin qui vous apportera régulièrement son concours à travers ses réflexions et propositions. Ce site sera aussi, comme promis, un atelier permanent du changement au moyen des contributions et témoignages qu’il recueillera et mettra régulièrement en ligne afin de nourrir la réflexion des groupes de travail.

A travers sa création, c’est une communauté nouvelle, engagée, courageuse, fière, car forte de convictions partagées, qui se rassemble pour œuvrer à la construction de la France de demain.

Bâtissons-là ensemble.

Bien sincèrement et cordialement à vous.

dimanche 13 septembre 2009

L'agenda médiatique de Dominique de Villepin

Cher amis,

En cette fin de semaine, Dominique de Villepin est intervenu à deux reprises:

Vendredi 11 septembre :
EUROPE 1 – Jean-Pierre ELKABBACH
8h20-8h30
http://www.europe1.fr/Info/Actualite-Politique/Institutions/Clearstream-pour-Villepin-Sarkozy-est-un-peu-tordu/(gid)/241790

Dimanche 13 septembre :
CANAL+ DIMANCHE+ - Anne-Sophie LAPIX
12h45-13h00
http://www.canalplus.fr/pid2180.htm

Aussi dès lundi matin retrouvez DDV pour une semaine bien remplie :

Lundi 14 septembre :
FRANCE INFO
8h16-8h25

Mardi 15 septembre :
I TELE – Laurent BAZIN
8h30-9h00

Mercredi 16 septembre :
RTL – Jean-Michel APATHIE
7h50-8h00
RADIO CLASSIQUE– Guillaume DURAND
9h15-9h45

Jeudi 17 septembre :
LCI - Christophe BARBIER
8h12-8h22
FRANCE INTER
8h30-9h00

Vendredi 18 septembre :
RMC-BFM TELE – Jean-Jacques BOURDIN
8h30-9h00
CANAL+ LE GRAND JOURNAL – Michel DENISOT
19h06-19h50

Par ailleurs retrouvez sur le blog "Ensemble avec Dominique de Villepin" cet entretien exclusif accordé par le député villepiniste Jacques Le Guen à vos fidèles serviteurs ;)
http://ensembleavecdominiquedevillepin.blogspot.com

Enfin n'oubliez pas de rejoindre vos groupes régionaux, respectifs, et si d'aventure il n'était pas encore créé, on compte sur vous pour en prendre l'initiative; souvenez vous, votre engagement est notre force ;)


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Enfin, nous vous encourageons une nouvelle fois à rejoindre le Club Villepin, c’est la meilleure manière de soutenir l’action politique de Dominique de Villepin.

Le site du club sera mis en ligne incessamment sous peu.
http://www.clubvillepin.fr

Bien à vous,

Amitiés,

Guillaume

mercredi 9 septembre 2009

Jacques Le Guen, irréductible breton

Nous sommes en 2009. L’UMP est entièrement soumise à Nicolas Sarkozy… Toute ? Non. Jacques Le Guen, député villepiniste du Finistère fait parti de ces hommes politiques qui se battent pour faire émerger une autre voix. De Chirac à Sarkozy, cet irréductible breton revient sur son parcours et sur la nécessité de bâtir une autre alternative.

jacques le guen

Pouvez-vous nous résumer votre parcours politique ? Comment cette vocation vous est-elle venue ?

J’ai commencé ma carrière politique en tant que militant RPR, en 1976. Je me suis très tôt intéressé à la chose publique, j’ai baigné dedans très jeune. Mon père était maire d’une petite commune rurale. Il a été élu à deux reprises en 1971 et en 1977 avant d’être battu en 1983.

En 1978, j’ai été nommé responsable des jeunes RPR du Finistère puis mes études de médecine m’ont contraint à lever le pied. Je me rappelle d’ailleurs très bien qu’en 1981, j’avais fait l’impasse sur la moitié de mes examens (ce qui était osé) pour pouvoir libérer du temps pour la campagne de Jacques Chirac.

Après mon doctorat, j’ai été amené à travailler à Saint-Pierre-et-Miquelon (médecine d’assistance à la pêche). Je ne suis revenu dans le Finistère qu’en 1983, j’ai été élu conseiller municipal dans ma commune de Plounévez-Lochrist en 1989, et réélu en 1995.

C’est en 1998 que les choses s’accélèrent : mon prédécesseur au conseil général prend sa retraite et me demande de le remplacer. En 2001, je deviens donc adjoint au maire de Plounévez-Lochrist, poste que j’occupe toujours à ce jour.

En 2002, Charles Miossec, député depuis 1978 et ancien président du conseil général du Finistère m’a demandé de le remplacer. Je suis alors élu dès le premier tour avec près de 52% des suffrages.

C’est à ce moment que vous faites la connaissance de Dominique de Villepin ?

Oui, lorsque j’ai été élu à l’Assemblée Nationale, j’ai cherché à me rapprocher d’hommes politiques partageant mes convictions. Un an plus tard, je fais la connaissance de Dominique de Villepin, qui est alors ministre des Affaires Etrangères, un homme d’Etat d’exception, portant en lui une vision et une ambition politique pour la France. Son discours à l’ONU cette même année, qui traduisait, en plus des siennes, les convictions de Jacques Chirac, restera un grand moment.

En 2004 survient la défaite de la droite aux élections européennes et régionales et en 2005, c’est le « non » au référendum sur le traité établissant une Constitution pour l’Europe qui l’emporte. Jacques Chirac décide de se séparer de Jean-Pierre Raffarin et nomme Dominique de Villepin à Matignon, une décision difficile.

Dès sa prise de fonctions, vous ressentiez déjà des tensions entre Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin ?

La situation était complexe, mais disons que la majorité parlementaire avait émis le souhait que Nicolas Sarkozy soit Premier Ministre, et la nomination de Dominique de Villepin a pu dans ces circonstances sembler difficile à avaler. Je me rappelle d’ailleurs très bien des circonstances de la 1ere réunion de groupe UMP après sa prise de fonction. L’ambiance était glaciale. Jean Luc Reitzer (Député du Haut-Rhin), que l’on voyait habituellement très rarement, avait préparé un discours complètement incendiaire.

Ces deux années (2005-2007) furent une époque troublée. Nicolas Sarkozy, souvent par l’intermédiaire de Nadine Morano ou de Frédéric Lefebvre, ne nous accordait aucun répit. Ces deux-là avaient leurs téléphones portables ouverts en permanence durant les réunions de groupe, de manière à ce que la presse soit informée en direct de tout ce que l’on pouvait se dire…

Déplacement du Premier ministre dans le Finistère

Vous aviez un rôle particulier auprès du Premier Ministre ?

Je faisais partie d’une sorte de « Task Force » que nous avions créée au mois de juillet 2005 pour travailler sur la problématique du chômage. Nous étions une quinzaine de députés, et nous réunissions régulièrement chez Dominique (de Villepin) ou chez Bruno (Le Maire). Nous faisions ensemble le tour de l’actualité politique de la semaine et échangions sur nos circonscriptions respectives.

Comment avez-vous vécu la crise du CPE ?

En fait, les premiers résultats du CNE, que nous avions créé, étaient plutôt bons. Nous avons ensuite créé les contrats de transitions professionnels, la fusion ANPE-UNEDIC était envisagée. Puis arrive le CPE, une réforme très mal gérée.

Les mouvements sociaux ayant paralysé le pays, Jacques Chirac a cédé et nous a retiré le pouvoir de négociation. C’est Bernard Accoyer et Josselin de Rohan qui en ont été chargés, puisque la loi avait déjà été votée devant l’Assemblée.

Le soir où le Président a déclaré à la télévision, « Je promulgue et je suspends », nous étions très mal en point. J’étais à Matignon ce soir là, et nous n’étions plus que 6. Sentant que la fin était proche, les rats avaient quitté le navire. Il ne restait plus qu’un dernier carré de fidèles.

J’ai à ce sujet une anecdote. Je me rappelle d’un soir où Hervé Mariton, Jean-Pierre Grand, Georges Tron et moi-même étions en train de préparer l’intervention de Dominique de Villepin devant les députés. Nous étions dans le salon d’honneur quand soudain arrive Nicolas Sarkozy. Nous ayant aperçus, nous l’avons vu blêmir et il a alors eu cette phrase cinglante : « Je vois qu’ici je ne suis entouré que d’amis.. »

Vous vous revendiquez d’être villlepiniste, quelles sont pour vous les racines de ce mouvement politique ?

Sous ce néologisme, on désigne un mouvement politique sur lequel Dominique de Villepin a posé son empreinte. Nous avons bien entendu des racines gaullistes, nous sommes très attachés à l’indépendance de la France sur la scène internationale, comme en témoigne nos positions à l’égard de l’OTAN et des dérives atlantistes du Président.

Nous sommes pour une action politique régulatrice et interventionniste. Nous acceptons l’économie de marché mais nous pensons, à l’instar de Jacques Chirac, que les dérives du libéralisme peuvent être aussi préjudiciables que celle du communisme.

Nous trouvons aujourd’hui que le gouvernement actuel ne hiérarchise pas assez ses priorités. La multiplication des réformes rend l’action gouvernementale difficilement lisible. Sous la responsabilité de Dominique de Villepin, le cœur de nos priorités était la bataille pour l’emploi, et la période a vu le chômage baisser de 10 à 7,2%. Nous avions également réduit les déficits publics à 37 milliards.

Aujourd’hui en 2009, n’est-ce pas difficile d’être villepiniste au sein de l’UMP ? Marianne parlait récemment d’un plan d’action pour mater les irréductibles bretons, c’est-à-dire vous et François Goulard.

Je ne parlerais pas de plan d’action mais plutôt de pragmatisme politique. Dès 2006, Brice Hortefeux et Nicolas Sarkozy ont fait en sorte que je ne sois pas réélu secrétaire de l’UMP du Finistère. Le jour du vote, tout le monde avait voté contre moi. J’avais d’ailleurs parlé à l’époque de « méthode de voyous ». Nicolas Sarkozy m’a alors convoqué pour essayer de me tempérer. Il m’a dit : « De toute manière, je serais élu Président et tu seras élu député grâce à moi. Ce n’est pas de ma faute si tu n’as pas été confirmé dans tes fonctions de secrétaire départemental, c’est les militants… Tu t’affiches avec Debré et il passe son temps à me critiquer… ». C’est vrai que Debré était venu chez moi et avait fait le même jour une déclaration fracassante chez Apathie. Sur ce, je prends congés de Nicolas Sarkozy et je lui dis « Bonne chance, tu vas probablement gagner et moi j’aurais vraisemblablement plus de tempsd’aller à la pêche ». Il m’a regarde en pensant sans doute, « ce mec est complètement fou

Il est certain que suivre Dominique de Villepin n’était pas le moyen le plus facile de faire une carrière politique, mais il est pour moi l’homme d’Etat dont la France a besoin, et je lui resterai fidèle quelque soit la suite des événements.

caricature-Sarkozy-bretons - Copie
Nicolas Sarkozy et les irréductibles bretons J.Leguen et F.Goulard (@ Nono Le Télégramme)

Vous avez été récemment investi candidat aux élections régionales de Bretagne par les militants UMP, mais il semblerait que de nouvelles primaires soient organisées…

Effectivement, j’ai été élu à 72% candidat de l’UMP pour ces régionales, mais l’Elysée pousse la candidature de Bernadette Malgorne (ancien préfet de Bretagne), bafouant les décisions des militants et le principe démocratique du parti.

Avez-vous été en contact avec Nicolas Sarkozy à ce sujet ?

Il m’a appelé mais pour d’autres raisons, la veille du vote de la réforme constitutionnelle. Il commence par me dire : « Bon, ce n’est pas la peine que je développe des arguments, je te connais, tu ne changeras pas d’avis. Mais écoute les socialistes vont faire un coup politique, il faut que tu votes ce texte ». Je lui réponds : « Monsieur, le président… ». Il m’interrompt : « Depuis quand tu m’appelles Monsieur le Président ? ». Je lui dis que j’ai trop de respect pour la fonction pour ne pas le vouvoyer. Je finis tout de même par le tutoyer et il me dit : « Tu sais, nos différences sont infimes ». Je lui réponds alors ceci : « Mon corps et mes biens appartiennent au Roi, mon esprit et mon âme appartiennent à Dieu et mon honneur à moi-même et je ne changerais pas d’avis. », ce qui est une phrase du duc de Montluc au XVIIème siècle. Il m’a répondu : « Têtu de breton » et il a raccroché.

La semaine dernière s’est réuni le comité de liaison de l’UMP : que pensez-vous des arrivées de Philippe de Villiers et de Frédéric Nihous ?

Nous sommes dans une phase nette de droitisation du mouvement, avec certaines personnalités à la limite de l’extrême droite..

Jacques Chirac n’a jamais accepté de pactiser avec ces « gens là » comme dirait Brel. Envers et contre son propre camp, contre ses intérêts personnels parfois, il l’a toujours refusé. Je pense qu’il a ainsi sauvé l’honneur de la droite républicaine.

Les villepinistes ont-il encore leur place au sein de l’UMP lorsque l’on voit que le parti est totalement verrouillé ? Sachant que Xavier Bertrand est désormais secrétaire général, Brice Hortefeux est vice-président du conseil national, Eric Besson est secrétaire général adjoint…

Oui toujours pour l’instant. Notre place est au centre droit.

N’est-ce pas également la place que convoite François Bayrou ?

Bayrou aura du mal à se relever de son faux pas aux élections européennes. Et quand on entend les dernières déclarations de Marielle de Sarnez, on voit que le Modem a tendance à basculer à Gauche.

Bayrou, au départ de centre droit (UDF), puis au centre, finit donc sa carrière politique à gauche…

La journaliste Marine Turchi de Mediapart a évoqué des tractations entre Dominique de Villepin, François Bayrou et Nicolas Dupont-Aignant en vue des élections régionales : rumeur ou réalité ?

Non, ce sont que de pures spéculations. Je ne pense pas qu’une alliance avec François Bayrou soit envisageable. En ce qui concerne Nicolas Dupoint-Aignant, il est venu à nos colloques et, sur de nombreuses questions, ses positions ne sont pas très éloignées des nôtres.

A part sur l’Europe…

Oui, effectivement, il est souverainiste. Mais sur le reste, il est dans notre courant de pensée.

Enfin, en ce qui concerne le procès Clearstram, que pensez-vous des déclarations du procureur Jean-Claude Marin ? Y a-t-il une instrumentalisation de la Justice ?

Oui, pour moi, c’est désormais évident. Entre les pressions de l’Elysée, le prolongement du Juge Pons et les déclarations du chef du parquet, ça commence à faire beaucoup.

Sarkozy est juge et partie dans cette affaire. On le voir encore plus récemment avec son déplacement au Brésil. Jamais jusqu’ici, nous avions vu un Président de la République s’exprimer sur un procès qui n’avait pas encore débuté alors qu’il était à l’étranger. La vérité c’est que l’on essaye de condamner Dominique de Villepin avant même que le procès commence.

Ce qui est en train de se tramer est véritablement scandaleux. On va se battre pour que le jugement innocentant Dominique de Villepin soit rendu. Après quoi nous aurons l’esprit libre pour bâtir une nouvelle alternative politique.

Interview publié sur Reversus

lundi 7 septembre 2009

Clearstream, le retour des bonimenteurs

Les débuts imminents du procès Clearstream font sortir du bois une pléthore de bonimenteurs prêts à tout pour sauver leur peau. De Lahoud à Gergorin, en passant par Bertrand, c’est une véritable partie de bonneteau qui est en train de se dérouler sous nos yeux….

lahoud parfait menteur

Rappel des faits

L’affaire Clearstream remonte au mois de juillet 2004. Dominique de Villepin est alors ministre de l’Intérieur. Jean-Louis Gergorin, vice-président d’EADS, et son subordonné Imad Lahoud se procurent au mois de novembre 2003 des listings de comptes occultes via la chambre de compensation internationale Clearstream, située au Luxembourg. C’est le journaliste Denis Robert, ayant enquêté sur cette affaire, qui confie à Imad Lahoud le fichier contenant les célèbres listings.

Le général Philippe Rondot est alors chargé d’enquêter sur ces listings, dans lesquels figurent, à compter de la date du 9 Janvier 2004, les noms de plusieurs personnalités politiques Jean-Louis Gergorin joue le rôle du corbeau: à partir du mois de mai, il envoie anonymement au juge Renaud Van Ruymbeke, des listings falsifiés dans lesquels apparaissent le patronyme hongrois de Nicolas Sarkozy : Nagy-Bocsa.

Dominique de Villepin, informé de la falsification par le général Rondot, aurait selon l’accusation eu le tort de laisser faire Jean-Louis Gergorin et de n’avoir rien tenté pour stopper la procédure judiciaire.

Gergorin frappe le premier

Le vaste jeu de dupes médiatiques a redémarré jeudi dernier avec la sortie du livre du journaliste Frédéric Charpier, «Une histoire de fous : le roman noir de l’affaire Clearstream ». L’auteur nous promettait de l’originalité ainsi que des « documents méconnus ou inédits » mais force est de constater que, niveau scoop, c’est plutôt le désert de Gobi.

Le journaliste défend l’hypothèse que Dominique de Villepin, contrairement à ses déclarations, aurait continué à voir Jean-Louis Gergorin après le 9 Janvier 2004. Le problème de l’ouvrage est qu’il s’appuie essentiellement – pour ne pas dire uniquement – sur le témoignage de l’ancien vice-président d’EADS, qui depuis le procès s’est maintes fois contredit.

La thèse que défend Frédéric Charpier disculpe évidemment Jean-Louis Gergorin , qu’il présente comme un simple exécutant d’un ordre venant d’en haut, c’est-à-dire de Chirac lui-même, Dominique de Villepin n’étant dans cette affaire qu’un simple messager.

Le retour d’Imad Lahoud

Mais aujourd’hui, le JDD frappe à son tour en nous dévoilant un procès verbal jusque là tenu secret, qui aurait été enregistré le 9 décembre 2008, soit quelques jours après la clôture de l’enquête. On pourrait bien sûr s’interroger sur la parution opportune de ce scoop de la part d’un hebdo que l’on sait proche du pouvoir, et ce un an après les faits et seulement 20 jours avant le début du procès.

Le journaliste Jacques-Marie Bourget de Bakchich écrit dans un très bon papier que ce journal s’est mué en un «carquois plein de flèches empoisonnées destinées aux ennemis de Nicolas Sarkozy, le « frère » de son propriétaire [...] L’heure de la rentrée a sonné, il s’agit de conditionner l’esprit du public à la thèse de l’accusation : le bon et doux Nicolas Sarkozy a été la pauvre victime d’un complot alimenté par le fourbe Villepin ».

On peut également se poser des questions sur la nature d’un procès verbal versé au dossier « in extremis », sans que les éléments nouveaux aient été au préalable communiqués à la défense. Mais revenons-en aux déclarations d’Imad Lahoud. Il réaffirme aujourd’hui avoir modifié les listings et y avoir inséré le nom de Nicolas Sarkozy, mais déclare que ce « travail a [été fait] à la demande de Jean-Louis Gergorin ».

Il rajoute : « C’est Gergorin qui m’avait donné le modèle manuscrit et je n’ai fait que recopier sur une feuille Excel le modèle… le jeu du secret était de monter une cabale contre Nicolas Sarkozy… Je savais que la cabale contre Nicolas Sarkozy était montée sous la connaissance de Dominique de Villepin. C’est ce que m’a dit Jean-Louis Gergorin… ».

Quel crédit donner à ces nouvelles accusations ? Tout sonne faux chez Imad Lahoud, de son prétendu diplôme décroché à Normal Sup à ses missions vaudevillesques d’espionnage à la DGSE. On ne compte plus le nombre d’affabulations qu’il a montées de toutes pièces. Même ses fréquentations reconnaissent sa mythomanie.

En 2008 déjà, il affirmait avoir ajouté le nom de Nicolas Sarkozy alors qu’il se trouvait dans le bureau d’Yves Bertrand. Mais lorsqu’il lui a été demandé de décrire ce fameux bureau, il en a été incapable…

Yves Bertrand règle ses comptes

Quant à Yves Bertrand, l’ex-patron des RG français, il revient du diable vauvert pour une interview sans concession dans le dernier numéro de Marianne. Il déclare que « Nicolas Sarkozy a été informé de cette affaire bien plus tôt qu’on ne l’a dit ». Il affirme d’ailleurs que dès le départ Fréderic Lefèbvre et Pierre Charon (conseiller proche du président) se sont empressés de l’accuser d’être le responsable du trucage des listings.

L’ex-patron des RG confie qu’ils « ont tellement cherché à [lui] faire endosser le bidouillage des listings qu’ [il] a fini par trouver cet acharnement suspect. Cherchait-on en m’accusant à protéger quelqu’un d’autre ? ». Pour Yves Bertrand : « Les listings de Clearstream sont une manipulation grossière visant précisément à faire porter le chapeau aux chiraquiens. »

Des déclarations intéressantes si on examine les déclarations du juge d’instruction Van Ruymbeke, cette semaine sur France Infos. Il déclare lui aussi que durant son enquête Nicolas Sarkozy « n’a eu de cesse de l’agresser ». Il rajoute: « Jamais il ne m’a informé du complot qui soit disant se tramait contre lui…». Interrogé en tant que témoin lors du procès, il déclare qu’il n’hésitera pas à remettre « les choses d’équerre ». On peut s’en réjouir.

Yves Bertrand a également profité de cette entrevue pour répondre aux déclarations d’Imad Lahoud et les rendre immédiatement caduques : « Dans le cadre de l’instruction de l’affaire Clearstream, il a eu l’occasion de déclarer qu’il m’avait rendu visite dans mon bureau. Place Beauvau, et que je lui avais tenu la main au moment d’ajouter des noms aux listings. C’est tellement énorme que personne, bien sûr, ne l’a cru. Il suffit de consulter le registre des visiteurs, rue des Saussaies pour constater qu’il n’a jamais franchi le sas pour venir me voir. »

Dans cette vaste partie de poker menteur, Nicolas Sarkozy joue une grand part de sa crédibilité politique. Si l’instrumentalisation de ce procès est avérée, l’accusation peut très vite se retourner contre lui. C’est pourquoi il n’hésite plus à abattre ses dernières cartes via des médias qui sont devenus de véritables relais du pouvoir.

Pour comprendre les tenants et aboutissants de ce procès, la mise en perspective est donc indispensable. D’ailleurs quand Yves Bertrand est questionné sur le nom de l’instigateur de cette affaire politique, il livre cette problématique : « A qui profite le crime ? Celui qui répond à cette question dispose déjà d’une partie de la réponse ».

Article publié sur Reversus